En argentique il existe une multitude de pellicules. Elles sont réparties en 3 grandes catégories : les noir & blanc, les couleurs et les inversibles (aussi appelées diapositives). Mais pourquoi a-t-on créé ces différentes pellicules ? A quoi servent-elles et quelles sont les différences ?
Ces 3 types de pellicules correspondent en fait à 3 procédés de fabrication différents. Si chaque type a ses atouts et ses inconvénients, la réelle différence intervient au moment de développer les photographies. Chaque sorte de pellicule doit être traité avec des produits et un procédé différents pour en obtenir les photographies.
Les pellicules noir & blanc
Les pellicules noir et blanc sont les pellicules les plus simples commercialisées. Comme leur nom l’indique, elles permettent d’obtenir de jolies photographies en noir et blanc. Ces pellicules produisent des photographies en négatif, une fois développées, leurs couleurs sont inversées. On a besoin de les scanner, ou de les tirer sur papier pour en voir le résultat final.
Elles sont développées avec un procédé qui leur est propre : le procédé noir et blanc. C’est le procédé le plus facile à mettre en place, il peut même être fait chez soi assez facilement. On en parle d’ailleurs dans cet autre article : Développer ses propres pellicules noir et blanc
Une petite exception
Néanmoins, attention au piège. Il existe des pellicules dites “chromogènes”. Ces pellicules, comme par exemple, la Ilford XP2 Super, sont des pellicules qui produisent des photographies en noir et blanc, mais elles doivent être développées comme des pellicules couleur.
Malgré tout, même si ce n’est pas recommandé, on peut quand même s’amuser à les développer avec le procédé noir et blanc comme je l’ai déjà fait ici : Développer une Ilford XP2 en noir et blanc ?
Les pellicules couleur
Les pellicules couleur sont les plus classiques de toutes. Utilisées massivement jusqu’au début des années 2000, elles sont toujours très appréciées aujourd’hui. Tout comme leurs cousines en noir et blanc, ce sont des pellicules négatives, une fois développées, on obtient des photographies aux couleurs inversées. Il faut les scanner ou les tirer sur papier pour voir le véritable résultat.
Ces dernières sont développées avec le procédé C41. Il est proposé dans quasiment tous les laboratoire photo argentique. Même s’il peut tout de même être fait à la maison, c’est un procédé plus complexe et contraignant que le noir et blanc. Il utilise plus de produits chimiques, et il nécessite de pouvoir maintenir tous les produits à 38°C durant tout le processus. Pour ceux que ça intéresse, je vous met tout de même le tutoriel pour développer ses pellicules couleur : Tutoriel – Développer ses pellicules couleur (C-41)
Le cas des pellicules cinéma
On trouve également des pellicules qu’on appelle généralement les pellicules cinéma. Elles aussi sont des pellicules couleur négatives, mais comme leur nom l’indique, elles sont fabriquées sous la forme de grandes bobines pour le monde du cinéma. Néanmoins certains passionnés, et même certaines marques comme Cinestill, les redécoupent pour les proposer sous forme de pellicules utilisables en photographie.
Ce sont des pellicules qui doivent normalement être développées avec le procédé ECN-2, spécifique à ces pellicules, mais il est possible d’utiliser la technique du traitement croisé pour tout de même les développer avec le procédé C-41. Ce qui est d’ailleurs le cas des pellicules de la marque Cinestill, qui redécoupent des pellicules destinées au cinéma, et les modifient pour qu’elles puissent être développées comme des pellicules couleur classiques.
Les pellicules diapositives
Les pellicules diapositives, souvent appelées inversibles, sont des pellicules positives. Contrairement aux autres, les photographies obtenues ont tout de suite les bonnes couleurs. Elles peuvent donc être visualisées sans être scannées ni tirées sur papier.
Utilisées à la base pour être observées grâce à un projecteur, ce sont ces pellicules qui ont fait les grandes heures du cinéma amateur avec le format Super8. Mais elles étaient aussi très aimées de la presse puisqu’elles leur permettaient de ne pas devoir tirer toutes leurs photographies pour pouvoir les sélectionner.
Aujourd’hui ces pellicules sont assez peu utilisées. En effet, leur prix, plus élevé que les autres pellicules, les rendent assez peu intéressantes pour le grand public. En plus, elles sont également plus chères à développer. Mais elles ont tout de même leurs adeptes, beaucoup de personnes les aiment pour leur rendu au grain très fin et aux couleurs très saturées.
Bien que, lorsqu’on parle de pellicules inversibles, on pense généralement à des pellicules produisant des images en couleurs, il est bon de savoir qu’il existe aussi des pellicules inversibles noir et blanc. En réalité, bon nombre de pellicules noir et blanc peuvent être inversées. Mais, de nos jours, ça reste une pratique assez peu courante.
Si vous souhaitez utiliser des diapositives, soyez conscient que tous les laboratoires ne proposent pas de développer ce type de pellicules. En effet, en couleur celles-ci nécessitent d’utiliser le procédé E6 (on utilisait aussi par le passé le procédé K14, pour les Kodachrome, qui n’est maintenant plus fabriqué) et en noir et blanc, il faut y appliquer un procédé d’inversion. Dans un cas comme dans l’autre, ce sont des procédés long et plus coûteux qu’un développement classique. Au final, seuls les plus grands proposent de développer des pellicules inversibles, moyennant un tarif plus élevé que pour un développement plus classique. Et oui, malheureusement la plupart des petits laboratoires n’ont pas assez de demandes pour que le service soit intéressant.
Pour limiter les coûts, on a parfois tendance à faire développer les diapositives couleur en traitement croisé. Autrement dit, à les développer avec le procédé C41, normalement dédié aux pellicules couleur classiques. De cette manière, elles peuvent être développées dans n’importe quel laboratoire, et pour un prix un peu plus doux. On obtient alors des photographies avec des effets de couleur un peu aléatoire, parfois très jolis, et d’autres fois très étranges. C’est un style très apprécié par certains photographes en quête d’aventures.