Depuis l’invention de la photographie, les appareils photo ont beaucoup évolué. Entre la fin du XIXe siècle, et jusqu’au XXIe, la photographie argentique a traversé les époques en profitant des innovations technologiques qui se sont succédées. Depuis les premières chambres photographiques utilisées durant les débuts de la photographie, et jusqu’aux Reflex les plus modernes, voyons voir comment les appareils photo ont évolué pour s’adapter à leurs époques et à leurs utilisateurs.
1830 – La chambre photographique
La chambre photographique est le premier véritable appareil photo de l’histoire. Pour tout vous dire, elle date même de bien avant l’arrivée de la photographie l’argentique. Mise au point dans les années 1830, durant les recherches qui mèneront à l’invention du Daguerréotype, c’est une amélioration de la caméra Obscura, qui se résume à un cube avec un petit trou, mais qui a tout de même permis de produire la première photographie en 1827.
Utilisées dès l’arrivée du Daguerréotype en 1839, et jusqu’à la fin du XIXe siècle avec la technique du Collodion, les chambres photographiques ont longtemps été le seul moyen de produire des photographies. A l’époque, on utilisait des plaques photographiques qui demandaient beaucoup de lumière pour produire une image. Il était donc nécessaire d’avoir un objectif d’une taille conséquente, et un appareil très grand.
Elles ont continué à être utilisées durant le XXe siècle, et trouve encore quelques utilisateur encore aujourd’hui grâce à leurs capacités à produire des images d’une qualité toujours inégalée. Néanmoins elles sont quand même très peu pratiques du fait de leur poids et de leur taille, mais aussi de leur complexité d’utilisation.
1880 – Les appareils “Box”
Avec l’amélioration des supports photosensibles, on avait besoin de beaucoup moins de lumière pour réussir à créer une image. Les chambres photographiques n’avaient donc plus de raison d’être aussi grandes, une petite boîte suffisait. C’était l’arrivée des “box”, de simples petites boîtes capables de faire des photographies.
Vous n’avez peut-être jamais vu ce genre d’appareil puisqu’ils sont très peu utilisés de nos jours. En plus, les Box n’ont pas apporté d’évolution majeure dans l’histoire, elles se sont contentées de s’adapter aux améliorations de l’époque, elles ont donc été quelque peu oubliées du grand public. Et pourtant, la première box vendue à grand échelle a une importance capitale dans l’histoire de la photographie, puisqu’elle a marqué les tous débuts d’une marque bien connue : Kodak.
Le “The Kodak”, tout premier appareils de la marque éponyme, a été révolutionnaire grâce à son rouleau de film embarqué qui permettait de faire jusqu’à 100 photos d’un seul coup. Le film était préinstallé dans l’appareil ce qui le rendait très facile à utiliser par n’importe qui. Une fois le film entièrement utilisé, l’appareil devait être renvoyé à Kodak qui développait le film, et s’occupait de recharger l’appareil.
Fort heureusement, l’invention des rouleaux de pellicules argentiques dans les années suivantes va permettre aux box fabriquées par la suite de ne plus avoir à être renvoyées aux fabricants, il suffisait alors de remplacer la pellicule.
1890 – Les appareils à soufflets
Les appareils à soufflets, aussi connus sous le nom anglais de “Folding”, sont des appareils développés à la fin du XIXe siècle. Largement démocratisés dans les années 20 et 30, ce sont des appareils qui avaient pour objectif de rendre la photographie bien plus pratique. En effet, ils sont encore plus petits que les box. Le soufflet en cuir qu’ils utilisent est souple, ce qui permet de les replier. Ils peuvent alors être transportés très facilement.
En plus, le perfectionnement des objectifs dédiés à la photographie au début du XXe siècle leur a permis d’être de plus en plus polyvalent, grâce à des vitesses d’exposition, et des ouvertures plus précises et réglables.
1910 – Les appareils télémétriques
La grande problématiques des appareils précédents était que le viseur se limitait à un carré métallique fixé sur l’appareil. Les bords des photographies sont donc très aléatoires, et surtout, il était impossible de vérifier la mise au point de l’objectif. Elle ne pouvait que se faire qu’au jugé, ou en mesurant la distance entre le sujet à photographier et l’appareil, ce qui n’est pas vraiment pratique.
Les appareils télémétriques sont des appareils qui embarquent un système de visée intégré à l’appareil. Grâce à un jeu de miroir, le viseur superpose 2 images. La mise au point est faite lorsque les 2 images se superposent parfaitement.
Ce type de viseur a été très apprécié jusqu’aux années 2000, notamment pour faire des photo-reportages. En effet, avec les télémétriques, le viseur reste indépendant de l’objectif, et permet de voir ce qu’il se passe autour du cadre. Il est donc très pratique pour anticiper les mouvements de la scène qui a lieu devant l’appareil sans avoir à retirer l’œil du viseur.
1930 – Les appareils à bi-objectifs
Si avec les appareils télémétriques la mise au point n’était plus un souci, mais il restait quand même un autre problème à résoudre : il est toujours impossible de déterminer précisément les bords de la photographie. En effet, on ne peut toujours pas voir ce que l’objectif voit, les bords du cadre sont donc toujours imprécis.
Avec les appareils bi-objectifs, le viseur passe pour la première fois par un objectif, ce qui permet d’avoir une bien meilleure idée de la photographie finale. Seulement, pour des questions techniques, et notamment de simplicité de fabrication, la méthode consistait alors à placer un second objectif totalement dédié au viseur, ce qui lui donne un look très particulier et unique en son genre.
1960 – Les appareil Reflex
Après la 2nd guerre mondiale, les avancées techniques dans les usines de production ont permis de fabriquer des appareils bien plus complexes. Exit les appareils à double objectifs, il est maintenant possible de fabriquer des miroirs mobiles pour permettre d’observer l’image fournie par l’objectif de l’appareil.
En plus, cet aperçu de l’image permet pour la première fois de voir le résultat produit, peu importe l’objectif utilisé. Il est donc grand temps de donner la possibilité de changer d’objectif à volonté. Les appareils photo Reflex étaient nés.
Les Reflex ont été les références pendant des décennies. Jusqu’à la fin des années 2010, tous les professionnels ne juraient que par eux. Néanmoins, pour le public amateur ils sont bien trop lourds et encombrants, ce qui limite grandement leur utilisation.
1980 – Les appareils Compacts
Pour pallier au problème d’encombrement des Reflex, on a inventé les Compacts. Ils sont bien plus petit, et surtout plus léger grâce à l’arrivée du plastique, et leurs fonctionnalités limitées au strict minimum.
Ces appareils sont aussi appelés les “Point & Shoot” outre Atlantique, littéralement les “Vise & déclenche”, et ce, pour la bonne raison qu’il suffit de viser et d’appuyer sur le déclencheur pour réussir sa photo puisqu’il n’y a pratiquement aucun réglage possible.
Les Compacts visaient principalement les amateurs de photographie grâce à leur simplicité, mais surtout grâce à leur prix très réduit rendu possible par leur simplicité de conception. Très sympa pour voyager léger, ou simplement pour s’amuser sans trop réfléchir, ce sont encore aujourd’hui les appareils qu’on retrouve le plus chez les amateurs de photographie argentique.
1990 – Les appareils jetables
Dans la lignée des cCompacts, il existe également les très connus appareils jetables. Inventés dans les années 90, ils sont encore plus petits, et plus minimalistes. Ici à part un flash il n’y a pas grand chose niveau technologie.
Ils utilisent un objectif en plastique qui ne nécessite pas de faire le focus puisque la mise au point est réglée à l’infini en permanence. En plus il n’y a même pas à réfléchir pour choisir une pellicule puisqu’ils sont déjà préchargés, et prêt à l’emploi. Une fois la pellicule terminée, il suffit de les confier au laboratoire le plus proche qui s’occupe de récupérer les photos et de détruire l’appareil.
Malgré tout, même s’ils sont encore en vente, je ne les recommande pas pour des questions environnementales. Quelques laboratoires proposent bien de recharger les quelques modèles pour lesquels c’est possible, mais la grande majorité finissent toujours à la poubelle. Et s’ils contiennent du plastique, ils embarquent aussi une pile, et un circuit électronique, qui sont eux aussi jetés après une poignées de photos, alors qu’ils pourraient resservir pour des dizaines de pellicules.
2010 – Les appareils réutilisables
Fort heureusement, certaines marques ont transformé leurs vieux jetables pour les rendre parfaitement réutilisables. Ils leur ressemblent énormément et ont des prix assez similaire, mais ils sont conçus pour être réutilisés !
Une fois la pellicule terminée, on ouvre l’appareil pour le recharger et continuer à s’en servir comme on le fait avec les autres appareils argentiques.
Parfait pour les débutants, pour voyager léger, ou même pour faire des photos en vacances, en soirée, ou en festival, sans craindre d’abîmer un appareil plus coûteux, les appareils réutilisables sont un parfait entre-deux entre les véritables appareils argentiques et les jetables. On a d’ailleurs déjà fait un article au sujet de ces chouettes petits appareils :