Passionnée par la photographie argentique depuis plus de 10ans, Myya, alias Clic Argentique, est aujourd’hui photographe, youtubeuse, blogueuse, et même streameuse. C’est une expérimentatrice de la photographie argentique comme il en existe peu. Elle partage, toute l’année, sur ses réseaux sociaux, ses idées un peu folles avec pédagogie et bonne humeur. Cyanotypes, chimies fabriquées maison, film soup, et même construction d’une chambre photographique en Lego, toutes les idées sont bonnes à être essayées. Mais comment Clic en est arrivée là ?
Peux-tu te présenter et présenter ce que tu fais dans la vie ?
Salut salut ! Alors moi c’est Myya, aka Clic Argentique sur internet, j’ai 35 ans, je suis artiste, photographe, vidéaste, et animatrice. J’ai un site internet clicargentique.fr où tu peux trouver mon portfolio, des formations en ligne, et une boutique de produits autour de la photographie argentique. J’ai aussi une chaîne Youtube où je partage mes expériences en lien avec la photographie, et surtout l’argentique.
J’ai débuté l’argentique (vraiment sérieusement) en première année d’école d’art et de design à Saint-Etienne, c’était en 2008-2009. Et ça m’a complètement fascinée. On a eu seulement une semaine de formation, mais j’étais comme une dingue. Le professeur qui nous a appris les bases était passionnant et passionné, un vrai bonheur. Et puis, de fil en aiguille, je m’y suis de plus en plus intéressée, et je n’ai jamais arrêté. Cette rencontre a clairement changé ma vie. Maintenant, à mon tour, je poursuis son travail, et je transmets moi aussi ce qu’on m’a partagé, et ce que j’ai appris à d’autres personnes à travers mon site et YouTube.
Comment est-ce que tu en es arrivée à créer du contenu sur Internet, et notamment sur Youtube ?
Haha alors ça, c’est une histoire assez personnelle. Mais disons que j’ai eu une période compliquée dans ma vie. Et YouTube a été une forme de pansement pour moi. Ca m’a aidé à aller de l’avant. Au début, mes vidéos étaient un moyen de penser à autre chose, et aujourd’hui, je vois que ça plaît de plus en plus, ce qui me pousse à continuer !
Sur ma chaîne, tu peux retrouver des expérimentations, beaucoup d’expérimentations, je vis entièrement pour ces questionnements auxquels je veux répondre. Tout est partagé avec bienveillance et honnêteté, je ne filtre jamais ce que je dis. Ca me permet d’avancer avec les conseils de ceux qui me suivent. En fait, c’est une communauté où nous apprenons ensemble, on s’entraide beaucoup.
Au final, aujourd’hui je partage un peu tout ce dont j’ai envie de parler. J’expérimente beaucoup c’est vrai, mais dernièrement, j’ai aussi fait des lives réparations d’appareils photo sur Twitch. Et sur YouTube, il y a également des interviews de photographes que je rencontre, des tests d’appareils photo, et de pellicules, mais aussi bien d’autres choses !
Qu’est-ce qui te pousse à trouver de nouvelles idées d’expérimentation, et comment est-ce que tu continues à en trouver de nouvelles ?
L’argentique est une source si riche que je sais qu’une vie ne suffira pas pour tout essayer. Ma vie serait triste et fade sans expérimentations. Ce qui me pousse à expérimenter c’est justement la vie. Au tout début de mon travail artistique, j’avais pour but de chercher un moyen de représenter les souvenirs tels qu’ils peuvent être dans notre cerveau. J’ai beaucoup travaillé autour de la mémoire et du souvenir. Je voulais trouver un moyen de montrer comment ça se passe dans notre tête.
Quand on croise une personne inconnue dans la rue, comment la voit-on le soir-même ? Est-ce qu’on arrive à se représenter une partie de son visage, une couleur, ou tout autre chose ? Je crois que ce sont des questionnements qui m’habiteront toute ma vie, et ce sont eux qui me motivent à essayer plein de choses en argentique. Fabriquer des souvenirs : voilà ce que je fais
On sait que tu aimes bien essayer de nouvelles choses, mais quel est, ou a été, ton projet le plus fou ?
Mon projet le plus fou, et clairement le plus difficile mentalement, a été la réalisation d’une immense caméra obscura à l’intérieur d’un centre d’art contemporain. Le commissaire d’exposition nous avait donné carte blanche alors je m’étais donné ce projet fou de transformer l’espace en un immense sténopé.
L’espace était très haut. Il fallait mettre des rideaux noirs sur toutes les surfaces vitrées et il y en avait un paquet. J’ai utilisé une émulsion photosensible liquide qu’il a fallu appliquer à même le mur. Ça m’a demandé de nombreux calculs, des tests, et énormément d’aide de différentes personnes. Lorsque nous avons terminé le développement, la photo avait « foiré ». Le révélateur avait fait des coulures car le développement était trop long au vu de la taille de l’image. Le lieu d’exposition était très humide. Bref, ce fut une période de travail très intense avec un résultat surprenant et décevant. Mais c’est aussi ce jour-là que j’ai fait de l’accident, ma marque de fabrique !
Est-ce que tu as des projets pour le futur à plus ou moins long terme ?
Du collodion ! Du collodion et encore du collodion ! J’en avais déjà fait il y a 7 ans et j’avais vraiment galéré, mais cette année, j’ai décidé de me replonger dans ce projet ! Je ne peux pas donner de date parce que ça va être long et compliqué, mais je suis bien entourée pour le mener à bien, donc on croise les doigts !
Où est-ce qu’on peut retrouver ton travail ?
Tu peux retrouver mon travail sur mon site internet : www.clicargentique.fr, mes vidéos sur ma chaîne YouTube Clic Argentique, tu peux même me retrouver en live de temps en temps sur ma chaîne Twitch, et si tu veux des nouvelles plus rapidement : il y a aussi mon Instagram @clic_argentique.