Les pellicules Ilford XP2 Super sont une petite exception dans le monde de la photographie argentique. Généralement, on développe des pellicules noir et blanc dans des chimies adaptées aux photographies noir et blanc, et des pellicules couleur dans des chimies adaptées à ces dernières.
Cette pellicule, malgré le fait qu’elle produise des images en noir et blanc, se développe en fait avec le procédé C41, normalement utilisé pour les pellicules couleur. C’est une des très rares exceptions à la règle. Mais aujourd’hui on va essayer de voir ce que ça fait de développer une Ilford XP2 Super avec des produits normalement dédiés au noir et blanc.
Quel intérêt ?
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Si vous faites développer vos pellicules dans un laboratoire, vous vous demandez certainement pourquoi vouloir développer une XP2 en traitement croisé ? Autrement dit, avec des chimies qui ne sont pas prévues pour la développer.
Toutes les personnes qui développent leurs pellicules eux-mêmes le savent, le procédé utilisé pour développer des pellicules noir et blanc est nettement plus simple que le procédé C41, utilisé en couleur. En effet, développer une pellicule noir et blanc peut être fait à presque n’importe quelle température, et ne nécessite que très peu de matériel. Mais le procédé utilisé en couleur demande quant à lui de maintenir une température précise tout au long du développement. Et donc, des moyens de contrôler et maintenir cette température, ce qui est beaucoup plus coûteux et contraignant.
En fin de compte, développer une XP2 en traitement croisé est réellement intéressant pour toutes les personnes qui développent leurs pellicules eux même, à la maison. Plus simple que de le faire en C41, et moins coûteux que d’aller au laboratoire, c’est une excellente idée sur le papier. Mais est ce que le résultat en vaut vraiment la peine ?
Le développement
Personnellement j’ai pris la décision d’essayer de développer une XP2 en utilisant la méthode du stand dev. Autrement dit, on va utiliser très peu de révélateur et compenser par une longue durée de révélation. Cela permet de maximiser ses chances de développer correctement une pellicule, d’autant plus quand on ne connait pas comment elle va réagir dans le révélateur.
En utilisant le stand dev, on devrait réussir à éviter d’être trop sous-développé ou surdéveloppé. Et c’est parfait dans notre cas où on ne sait pas vraiment combien de temps on devrait révéler cette pellicule puisqu’elle n’est pas faite pour être mise dans des chimies noir et blanc.
De mon côté, j’ai utilisé du Ilford LC29 en révélateur puisque c’est ce que j’avais sous la main. Si vous utilisez un autre révélateur pas de panique, comme nous en parlions dans l’article développer ses pellicules en Stand Dev, beaucoup d’autres révélateurs fonctionnent également avec cette technique.
Ca donne quoi tout ça ?
Après une bonne heure de révélation, puis un passage au fixateur et un bon rinçage, il est temps de voir le rendu de cette pellicule, qui, normalement, ne devrait pas être développée avec des chimies noir et blanc.
Un négatif coloré
On se retrouve avec des négatifs colorés, dans mon cas en violet. Malgré tout, les photographies restent tout de même très bien développées, ce qui est rassurant. Comme quoi, les XP2 semblent ressortir plutôt bien après un développement noir et blanc.
Même si le négatif est coloré ça ne posera pas vraiment de problème si vous scannez vos photographies, il suffit de bien préciser au scan que c’est du noir et blanc et paf, magie, les photographies sont quasiment parfaites !
Pour ceux qui font des tirages, soyez vigilants si vous utilisez du papier multigrade, la coloration du négatif peut influer sur le contraste de l’image. Mais ça reste largement utilisable, rien de bien embêtant.
Des photos réussies
Après un passage au scanner, les photographies sont loin d’être mauvaises, même au contraire, elles sont bien réussies. Après coup, je pense qu’il est nécessaire de surexposer légèrement les Ilford XP2 Super si vous les développez en noir et blanc. J’ai compensé l’exposition au scan mais elles sont de base légèrement trop sombre (de l’ordre d’1/2 stop)