Hello les abricots ! Cette semaine on va parler d’un certain appareil : le Canon T90. Sorti en 1986, c’est le dernier appareil professionnel à focus manuel de chez Canon, réputé pour sa solidité, il est néanmoins très vite tombé dans l’oubli du fait de l’arrivée des premiers EOS. Mais alors, pourquoi avoir choisi celui-ci ?
Vous le savez certainement, je fais mes photos argentiques depuis presque toujours avec Canon AE1-Program. J’ai pendant un temps eu un autre appareil argentique qui a malheureusement rendu l’âme. J’ai donc commencé à réfléchir à prendre autre chose. Aujourd’hui, après avoir tout d’abord cherché à prendre un second AE1 (j’aime beaucoup trop cet appareil), mon cœur a finalement penché pour un autre appareil : le Canon T90.
Encore un appareil à bague FD
La bague FD a été utilisée et fabriquée par Canon de 1971 à 1992, ces objectifs ont été mis en place afin de permettre la mesure de la lumière à travers l’objectif ce qui n’était pas possible auparavant. Ces appareils ne disposaient pas encore de la mise au point automatique. Celle-ci n’arrivera qu’avec les fameuses bagues EF en 1987. Seul le Canon T80 déroge à la règle. Bien qu’il dispose d’une bague FD, il peut s’utiliser avec des objectifs à bague AC. C’est un dérivé du FD qui embarque un système d’autofocus créé par Canon dans les années 80. Cette bague n’était malheureusement pas vraiment au point, elle mourra avec l’arrêt de la production du T80, seuls 3 objectifs AC ont pu sortir, mais ils ont le mérite d’être présent sur un appareil dès 1985.
Pourquoi le FD ?
Les appareils FD ont l’avantage de coûter encore relativement peu cher. La plupart sont trouvables pour des tarifs assez attractifs. Les plus malins d’entre vous pourraient me dire que les EOS argentiques des années 90-2000 sont encore meilleur marché. Et c’est le cas, en effet, on peut les trouver entre 15 et 50€ suivant leur état. Seulement les objectifs sont plus onéreux puisque la bague est encore utilisée sur des appareils modernes. C’est donc un poids à prendre en compte dans la balance.
De mon côté, comme j’ai déjà bon nombre d’objectifs FD avec mon AE1 Program alors que je n’ai qu’un 50mm en EF, le choix a été vite pris. Du coup j’ai voulu continuer dans la lignée du FD. Le focus manuel c’est un peu casse pied au début et puis en fait on s’y fait très bien. Mais alors comment je suis passé de vouloir un deuxième AE1 à prendre un T90 ?
Le Canon T90 : Le 5D des anciens
En fait le problème des AE1 Program est qu’ils sont finalement assez cher parce qu’ils sont très connus et surtout très reconnus. Pourtant vendu en très grande quantité, on le croise tout de même difficilement en dessous à un prix correct en bon état. Et bien qu’avec un peu de débrouillardise, il est possible de remettre en fonctionnement un appareil vendu pour pièce à quelques dizaines d’euros, ça n’empêche qu’il reste cher pour un appareil qui, à la base, était destiné à monsieur et madame tout le monde. J’ai donc commencé à rechercher des appareils moins connus et plus aboutis.
Un appareil professionnel
Le T90 est un appareil qui était vendus dès 1986 comme étant un appareil professionnel. C’est d’ailleurs le tout dernier appareil professionnel au focus manuel produit par Canon. Avant dernier appareil de l’époque des FD, celui-ci est d’une qualité remarquable. Il est réputé pour être quasiment increvable, les journalistes japonais le surnommaient même “Le Tank”. Surnom d’autant plus comique quand on sait que la Russie a nommé l’un de ses chars “T90” quelques années plus tard. Chez Canon la série des T a servi de transition entre la série A, venue introduire le mode P (ou “automatique”) et les EOS proposant des objectifs motorisés afin d’en automatiser la mise au point. Les T ont en fait servi à créer le design des appareils Canon actuels. Ils misaient dès lors des appareils moins lourds, délaissant le métal au profit du plastique.
Finalement le T90 est l’équivalent du 5D actuel. C’est lui qui servait de tête de file avant l’arrivée de l’autofocus. Son image est malheureusement vite tombée dans l’oubli, tout comme le reste de la série T, du fait de l’arrivée du EOS-1. Arrivés en 1989, les EOS sont venu lui voler la vedette en mettant en avant des appareils qui se voulaient révolutionnaires grâce à leur autofocus. Finalement, ce malheur est peut-être aussi ce qui fait que le T90 est encore trouvable en excellent état. Se retrouvant bien vite dépassé par les nouvelles technologies, une bonne partie d’entre eux ont très peu servi sur le terrain et sont alors restés à l’abris dans les placards. Et comme c’est un appareil qui n’est pas connu du grand public, son prix est aussi resté très doux pour un joli jouet professionnel 🥰
Il n’a qu’un défaut
On pourrait lui reprocher son poids, en effet le bestiau est imposant. Il fait déjà plus de 800g à vide, comptez plus de 900g une fois chargé de ses 4 piles AA, soit rapidement plus d’1kg une fois la pellicule et l’objectif en place. Mais quand on sait qu’un 5D actuel fait lui aussi, autour des 950g, on se rend compte que c’est un poids assez correct pour un appareil de ce gabarit. Certains aiment et d’autres n’aiment pas mais c’est un choix.
Actuellement le plus grand défaut du T90 est qu’il commence à avoir un cerain âge. Et bien qu’il ait la réputation d’être increvable, il a quand même prêt de 35ans, certaines pannes peuvent tout de même arriver.
La plupart des T90 qui ont survécus jusqu’à notre époque font face à une panne très connues : un défaut de déclenchement, qui s’accompagne aussi parfois d’une erreur EEE. L’appareil refuse alors de déclencher, même avec des piles parfaitement neuves, ce qui a de quoi faire peur. Mais en fait ce problème est assez facile à régler, j’en ai même fait un article complet à ce sujet :
Pour des pannes plus grave qui nécéssitent de changer l’une de ses pièces par contre, il est bien difficile de réussir à le réparer. Bien souvent, la seule solution est d’en trouver un second pour piocher ce dont on a besoin. Mais en soit le problème est valable pour tous les appareils de cet âge. Tous sont très difficilement réparables et souvent en trouver un autre revient moins cher que de le faire réparer chez un professionnel. Finalement, en prendre grand soin est quand même la meilleure méthode pour le garder fonctionnel.
En bref
En fait le T90 est un jouet pour photographe averti à moindre coût. Certes il est quelque peu encombrant, mais il reste néanmoins très intéressant pour les photographes que le tout manuel ne dérange pas. Que ce soit pour les collectionneurs ou pour les photographes qui se remettent à l’argentique, le T90 reste pour l’instant un bon plan, à cheval entre la nostalgie des vieux appareils, et le confort des appareils modernes.